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blog de voyage et de notre vie à la Réunion

07 Sep

Les chats noirs en Namibie : le retour

Publié par Nancy et Cyril  - Catégories :  #Namibie 2015

jour 6 - 24 avril. Namibrand

Et bien, à mon grand étonnement la nuit fut très bonne. Frileuse comme je suis, j’avais peur d’avoir froid et j’avais fourré la couverture-poncho du dîner dans mon lit : résultat j’avais un peu l’impression d’être une chenille coincée dans sa chrysalide mais au moins je n’ai pas du tout eu froid ! Spontanément, nous émergeons vers 5h45, avant même que Sebastiaan et Willy nous amène notre boisson chaude « dans la chambre » histoire de profiter du lever du soleil depuis notre lit : la classe. J’ai les cheveux en vrac (pour changer), la bouche pâteuse (vin blanc d’hier soir), et une couverture rouge en guise de poncho mais visiblement le staff en a vu d’autres… Et comme ils arborent un grand sourire et une bonne humeur sincère, je fais l’effort d’être de bonne humeur, malgré un réveil pour moi ultra matinal… A moitié réveillée, je trouve quand même le moyen d’installer mon appareil photo sur le trépied pour immortaliser le lever du soleil, malheureusement un peu masqué par des nuages bas.

J’émerge lentement pendant le petit dej’, seul moment où je ne suis pas bavarde ! Le repas est gargantuesque : pain maison, muesli, yaourt, melon, fromage et charcuterie. Sauf que, comme à mon habitude, je n’ai pas faim et je mange essentiellement liquide : rooibos et jus de fruit, le dernier étant totalement indispensable au réveil de ma matière grise…

Quintin nous fait pleurer de rire en nous racontant ses mésaventures avec un léopard caché dans un buisson et la peur qu’il a eu en fourrant sa tête dans ce même buisson ! Sébastiaan me parle de son parcours de vie : né à Swakopmund il a commencé par des études d’informatique (très prometteur et à la mode à l’époque), suivi par un bref passage au séminaire (même lui se demandait ce qui lui était passé par la tête) pour enfin de tourner vers le tourisme. Il a bossé plusieurs années dans le Kalahari, puis pour une société britannique « ultimate safari » où il a rencontré Jimmy, le guide de Jennifer and Peter, avant de rejoindre en free lance le tok tokkie trail il y'a 6 ans. Nous philosophons autour des hasards de la vie, enfin autant que je puisse le faire en anglais au petit déjeuner…

Nous partons vers 8H00 pour environ 4h de marche, qui nous ferons sortir, par un petit col, de la montagne en fer à cheval (« horseshoe mountain ») où notre premier camp était situé. Il fait vite assez chaud, et les grimpettes dans les dunes de sable, bien que sublimes, nous font transpirer. Les guides nous disent qu’on va lire le journal du matin, qui se révèle vite être le décryptage des traces d’animaux sur la surface des dunes ! Personnellement, entre ça et les nouvelles morbides des crash aériens et autres joyeusetés, je préfère nettement le journal du Namib… Dans les nouvelles du jour : « cape fox », « golden mole » (la taupe endémique sans yeux), « spcg » …Nous faisons différentes pauses pour identifier différentes espèces de scarabées, notamment le « waxy darkling bettle » qui s’enduit de sa propre « crème solaire » -un enduit cireux blanc- pour se protéger du soleil, et qui redevient presque noir quand il pleut. Il y a aussi une autre variété de "bettle" qui est un peu le Usan Bolt des scarabées par ce qu’il se déplace ultra vite et un des guide fait rire en disant, par erreur, qu’il va à 1m/s ! Il y a même plusieurs araignées fort ingénieuses (qu’à mon grand plaisir nous n’observerons pas directement) qui fond des pièges ou des entrées de terriers avec un mélange de toile et de sable, formants de véritables trappes pourtant invisibles de l’extérieur.

Un peu plus haut, nous apprenons les moeurs des « républicains sociaux », ces oiseaux qui forment de gigantesques nids avec multiples chambres reliées par des couloirs, et dont les entrées font face au sol, pour se protéger des serpents. A juste titre Sebastiaan nous dit qu’il faut toujours approcher les nids avec précautions, car les serpents les plus répandus sont les «Cobras du cap » (un variété pas sympa de cobra, si tant est qu’il y ait des cobras sympas) et il y en a parfois au sol, voir dans les nids, et ils peuvent se croûter en paniquant… C’est quand même le comble, un serpent qui te voit d’en haut, panique, essaye de faire demi tour et te tombe dessus en se loupant ! Mais bon, avec notre chance, ça pourrait nous arriver… Avant de repartir de l’ombre providentielle formé par le grand acacia sous lequel nous nous trouvons (et qui sert accessoirement de toilettes et de chambre aux Oryx), Jimmy nous raconte une blague mettant en scène un babouin et un léopard. Si la décence m’interdit de la raconter sans heurter les âmes sensibles, sachez qu’elle nous a fait rire aux larmes, et qu’elle est restée le fil rouge des 2 derniers jours...

Vers 9h30 nous quittons les dunes oranges (sniff) pour attaquer un petit col qui nous fera sortir de la « montagne en fer à cheval ». Le chemin est caillouteux, proche de celui que nous avons pris à Brukkaros, et en chemin Sebastiaan nous fait découvrir le « bushman tea » ou « resurrection bush », une plante incroyable qui même toute sèche (genre qui a l’air complètement cramée) fait une excellente tisane (rien à voir avec le rooibos) mais, surtout, après quelques heures dans une bouteille d’eau fait des feuilles toutes vertes comme si de rien était ! En plus ça sentait super bon, je suis sûre que c’est une plante aromatique pleine d’huile essentielles, même si Sebastiann n’a pas su me le dire. A 10H, alors que nous avons atteint le col, nous sommes récompensé par une vue à 360° magnifique (sur une sorte de plaine des sables namibienne !) et un petit goûter : muffins et thé/café/rooibos . On est vraiment trop gâtés…

S’en suit une partie peu intéressante où, tels des oryx en plein soleil, nous cheminons la tête basse et suons en silence… Mais 1/2h plus tard, le miracle namibien se réalise à nouveau, et un paysage sublime, peut être le plus beau depuis le début du trail, s’ouvre sous nos yeux. Les couleurs pastels rivalisent de splendeurs : un vrai assiette de restaurant gastronomique : des herbes bleu-vert, une chapelure orangée, des pincées d’épices jaunes, le tout constellé d’une bonne poignée d’oryx pour le dressage ! Il ne fait plus chaud, je n’ai plus mal aux pieds, c’est trop beau, j’oublie tout le reste… D’ailleurs, quand la tente de déjeuner apparaît au détour d’une dune, les autres, moins habitués que nous à la chaleur, se ruent dessous avec un soupir de soulagement alors que moi je n’arrive pas à me dégager de cette beauté. Mais bon, vous me connaissez, l’appel du ventre finit toujours par avoir le dernier mot, et l’odeur s’échappant des quiches et des sandwichs eu vite raison de mes méditations…

Des républicains sociaux, pour lequel l’apparition de cette tente au pied de leur nid a du leur faire le même effet qu’à nous l’apparition d’un excellent restaurant à Petite Ile (un évènement aussi formidable qu'improbable) décident de quémander activement leur part du festin. Ils montent sur nos pieds (malgré l’odeur de pieds de randonneurs), et profitent de la moindre occasion pour voler une part de quiche ou des miettes de sandwiches. Et comme le staff a installé un petit évier de brousse, nous versons de l’eau dans un roche creuse qui se transforme immédiatement en piscine et bar ! En fait c’est carrément le « palm hôtel » au pied de chez eux !

S’en suit une sieste généralisée, comme si nous avions marché 10h dans mafate, alors que nous avons marché moins de 4h, avec d’innombrables pauses. Que voulez vous, le désert, ça fatigue. Et puis avec tout ces transats rien que pour nous, ça aurait été du gâchis de ne pas les utiliser…

Vers 14h30, reprise de la marche, dans la lumière de fin d’après midi. Peu avant d’arriver au camp, nous tombons sur un oryx mal en point, maigre et dodelinant de la tête tout en bavant. Pas bon tout ça… Il a l’air tellement faible, que si j’avais du matos sous la main, je pourrais presque lui poser une perf. Mais bon, même si ça me fait mal au coeur, je comprends bien que c’est aussi ça la vie sauvage. D’ailleurs, Jimmy me parle des paradoxes des lois namibiennes : alors que 43% du territoire est actuellement constitué d'endroits où la faune est protégée, que la protection de la nature est intégrée dans la constitution, et que de plus en plus de réserves privées remplacent d’anciennes fermes où il était coutume de tirer sur les prédateurs, il est depuis peu interdit de venir en aide aux grands félins! Il était déjà interdit de les faire se reproduire en captivité (les femelles ont des implants contraceptifs) mais maintenant on ne peut même plus les soigner et travailler à leur éventuelle réintroduction (même si les conditions sont en réalité rarement réunis). Jimmy me parle aussi d’Africat, que nous avions visité la dernière fois, et loue leur implication dans l’étude et la sauvegarde des grands félins. Il espère que toutes les connaissances rassemblées par ces centres serviront dans l’avenir à mieux les protéger et favoriser la cohabitation avec les humains (les fermiers en particuliers). Ceci résonne cruellement dans ma tête avec nos problèmes de cohabitation avec les requins… Mais Jimmy reste optimiste quant au sort des guépards et des léopards, alors restons optimistes quant aux requins réunionnais...

Arrivés au camp, même routine bien agréable : douche de brousse, apéro, dîner et nuit sous les étoiles, après un dîner fait de chaleur humaines et de moments partagés.

Les chats noirs en Namibie : le retour
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Et parce que le Namirand le vaut bien : un petit film en plus des photos !

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