22 Nov

Pour en finir avec l'Afrique du Sud : Le Kruger

Publié par Cyril

Il était temps, mais on a été assez pris ces dernières semaines. Je ne sais pas vous mais ici octobre et novembre sont des mois plutôt pas mal... :-p

Trève de plaisanteries, le récit d'un grand souvenir...

Dernier jour complet dans le Kruger, 5h30 le matin, c'est là que commence la Morning Walk, marche dans le bush au lever du soleil, en petit groupe (nous étions 5), accompagné de 2 rangers armés. Cette marche était pour nous un moyen d'augmenter nos chances de voir les prédateurs, en arrivant enfin à partir très tôt (barbecue le soir et lever aux aurores le lendemain n'a pas été très compatible tout au long du voyage) et en bénéficiant du savoir-faire de gens qui savent pister les animaux.

La marche commence en...voiture, pour se rendre vers un lieu un peu éloigné du temps et connu pour les rencontres que l'on peut y faire. Le départ est donc programmé à 5h30. Depuis un bon moment déjà, la faune et très bruyante. Les hyènes et leur rire glauquissime, les hippos du point d'eau à proximité, les lions, les singes.

Les camps de résidence dans les parcs ont des horaires d'ouverture et de fermeture pour le public qui varient en fonction de l'année, et correspondent à peu près aux heures de lever et coucher du soleil. Il est interdit de circuler dans le parc, la nuit, il faut donc arriver dans les camps avant que les portes ne se ferment. A cette période de l'année, l'heure d'ouverture est fixée à 6h. Nous aurons donc le privilège d'avoir cette partie du parc pour nous tout seul pendant 30 mn. Pourtant dès notre départ à 5h30, déjà 6 ou 7 voitures attendent à la barrière, espérant probablement une ouverture un peu plus précoce, en tout cas surmotivées pour être les premiers à voir les animaux.

Le Ranger qui nous conduit n'a qu'une idée en tête : aller voir de plus prêt les lions que l'on entend au loin depuis un bon moment. On s'arrête à plusieurs reprises, pour écouter (nous) et définir (lui) d'où vient le son. On commence et se rapprocher des sons et des traces de grosses pattes de chat apparaissent sur les pistes de sable. La Ranger a la conviction qu'un lion est tout près de la route. Il reprend donc la route principale, jusqu'à ce qu'une lionne nous coupe tranquillement la route. C'est tellement surprenant et rapide que personne n'aura réussi à saisir l'évènement en photo. Frustrations... Mais, Joe le Ranger (Sud Africain moyen qui espère qu'Obama va lui baisser ces impôts) en est convaincu, c'est un mâle qu'on entend et qui est tout près. On reprend donc la route, et au détour du virage, un gros gros gros chat tranquillement étendu sur la route bitumée. Les dernières heures ont dûes être agitées car il a une belle balafre sur le nez.

Un autre lion rugit au loin. Et voila que celui juste en face de nous lui répond. Bon, c'est pas Pavarotti, mais c'est ... puissant! Puis l'autre lion rugit de nouveau, plus près. Il vient par ici. 2 alternatives : soit ils sont copains et ils s'expliquent où ils sont, soit ils sont pas copain et ils s'expliquent que ça va barder. Le deuxième lion apparait dans la savane et gagne bientôt la route. Notre balafré se lève et part à sa rencontre.

Le soleil, rouge vif, est en train de se lever. Une grosse léchouille et les deux potos partent ensemble dans le bush, avec surement l'idée de se trouver un coin sympa pour la sieste.

Le moment a été très bref, quelques minutes, et une des voitures qui attendaient à la porte du camp a pu arriver à temps pour assister au spectacle. Il y avait au moins 5 ou 6 routes différentes possibles à la sortie du camp, et sur toutes les voitures qui sont parties dès l'ouverture du camp, une seule a pris celle qu'il fallait pour voir les lions. Etre au bon endroit au bon moment. C'est tout le jeu. Et soit il faut s'appeler Joe le Ranger et savoir pister, soit il faut avoir pas mal de la chance.

La veille, on s'arrete quelques instants pour observer 1 maman singe avec son bébé, au bord de la piste, bientôt rejoints par le père. Ils sont rigolos tous les 3 donc on en profite pour prendre quelques photos puis on repart. On fait à peine 50m et on aperçoit un autre singe, perché en haut d'un tronc d'arbre mort. Son activité principale semble être de se curer les ongles, mais là encore on s'arrête car l'image est assez belle.

Et puis soudain, il se met à hurler, pas longtemps mais bien fort. Et là, derrière nous, commencent à apparaitre des dizaines et des dizaines de singes. L'objectif de tout le groupe est de traverser la route et le rôle du haut perché était de faire l'éclaireur pour vérifier que la voix était libre.

Bon, la traversée s'est faite sans stress, la majorité des membres semblant plus préoccupée de savoir si son voisin avait des puces que de se retrouver nez à nez avec un prédateur. Bon endroit, bon moment.

Mais parfois, ça ne suffit pas... Premier jour : plusieurs voitures sont arrêtées devant nous sur la route. En regardant, où ils regardent tous, on tombe rapidement sur la carcasse d'antilope étalée sur la branche d'un arbre. Un léopard. Seulement voilà, il est là, au pied de l'arbre, mais nous ne l'avons pas vu. La raison? Il nous aurait fallu un 4x4 ou un bus pour être surélevé et arriver à voir une tête tachetée qui se lève de temps en temps. Bon endroit, bon moment mais mauvaise voiture...

Le Kruger National Park est la plus grande réserve animalière d'Afrique du Sud. N'étant jamais allés dans un tel parc, on ne savait pas trop à quoi s'attendre et nous avions un peu peur de se retrouver dans un zoo géant. Et bien, ça n'est pas du tout le cas. D'abord, il y a beaucoup d'animaux mais le parc s'étend sur 350km de long et 60 km de large (c'est la taille d'Israel). Ensuite, les animaux sauvages sont vraiment ...sauvages. L'homme reste un prédateur pour la majorité des espèces. Ils n'ont pas spécialement envie de faire les beaux devant les voitures et préfère généralement restés bien cachés. Finalement, voir les animaux, notamment les grands prédateurs est un vrai jeu d'observation très prenant. Alors pas au point de rester des heures au même point d'eau à attendre que du beau monde vienne boire, mais en tout cas à avoir envie d'y retourner. En plus le parc est beau, très sec à la période où nous y sommes allés ( ce qui permet de voir plus facilement les animaux car les herbes sont basses), alors pourquoi pas y repartir pendant la saison humide, quand tout sera vert. A voir.

Car justement la prochaine destination devrait être... l'Afrique du Sud début Février. Mais restons prudent! Ca aurait d'abord du être le Niger, mais c'est tombé à l'eau, puis ça aurait du être le Lesotho, mais c'est également tombé à l'eau. Alors affaire à suivre...