Rodrigues, le journal...

salut à tous, à peine rentrée de Rodrigues je m'occupe de vous (wikipédia pour ceux qui ignorent où c'est, mais je donne un indice à ceux qui préfèrent les méthodes plus classiques (genre la mapemonde), c'est tout près de l'île Maurice!
Vu que pour une fois j'ai fait mon journal sur ordinateur, je vais pouvoir vous en mettre en ligne certaines parties, sans que ça me prenne des heures. C'est un journal de voyage alors pas de fausses joies, y aura rien de croustillant, même si j'y était sans mon homme, et un peu d'indulgence pour ma plume, car il y a une bonne raison si je suis véto et pas écrivain...
Bon pour que vous ne soyez pas trop perdu, je vous donne qq infos: je suis partie à Rodrigues pour des vacances mais aussi pour aider une association humanitaire, en tant que véto et photographe. Cette asso est tournée vers les enfants et notamment leur scolarisation. Des actions sont menés sur place depuis 13 ans par la présidente, relayée sur place par un rodriguais , avec l'argent d'adhérents comme vous et moi . Un projet d'élevage avait été lancé depuis qq années pour tenter d'apporter une source de revenus à ces familles très pauvres et souvent monoparentales, mais devant l'échec cuisant de ce procédé (ils revendent le bétail où le bouffe au lieu de le faire reproduire) j'ai proposé mon aide pour faire de la formation à l'élevage, lancer un projet de micro crédit et faire des photos pour communiquer un peu mieux sur cette association.



voici le "jour 1" qui ne vous apprendra rien sur Rodrigues, mais mes voyages en avion sont toujours une source inépuisable d'anecdotes rigolotes, comme vous avez déjà pu le remarquer, lecteurs assidus et attentifs que vous êtes.

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"Départ bien trop matinal à mon goût, mais c’est les vacances alors je ne râle pas trop. Nous arrivons bien en avance à l’aéroport de Gillot mais ce n’est pas du luxe car nous occupons le comptoir d’enregistrement un moment : nous en sommes en surpoids et on négocie ferme pour rogner quelques kg. Après tergiversations, pesée des différents bagages et réorganisation des valises nous finissons enfin par enregistrer tous nos bagages et pour pas un centime ! Bizarrement, même si j’ai droit à la fouille au corps (je dois vraiment avoir l’air d’une terroriste…) pas de fouille de mes bagages à main qui contiennent pourtant assez de câbles et de transfos pour ouvrir une boutique d’informatique, sans parler de la tonne de matos photo qui se loge dans mon sac à dos… Pas stressée, et persuadée que mon amie surveille l’heure je m’installe en salle d’embarquement pendant que cette dernière part s’acheter une bouteille au duty free, ce qu’on lui a pourtant déconseillé au comptoir d’enregistrement. Alors qu’elle cherche par tous les moyens à faire rentrer cette foutue bouteille dans sa valise cabine l’hôtesse arrive toute énervée en nous disant qu’on nous appelle depuis 2h et que l’avion n’attend plus que nous… Bon je crois que là on est direct cataloguées  « chieuses », vu qu’on a déjà emmerdé le monde à l’enregistrement. J’ai une pensée pour l’écrivain Bill Bryson quand je cherche à caser mes 3 bagages à main dans les compartiments de l’avion car le mien est complètement occupé par un canot de sauvetage. Résultat je dissémine mes sacs un peu partout, ce qui m’obligera à attendre que tout le monde descende de l’avion à Maurice pour les récupérer puisque je suis à contre sens de tt le monde !

A Maurice on nous speed à nouveau car à nouveau l’avion pour Rodrigues nous attend (si on ne nous jette pas à la mer avant la fin c’est un miracle) et rebelotte le bordel pour les bagages. L’atterrissage est une calamité, tt comme le précédent d’ailleurs, et on m’explique que le sont les pilotes débutants qui se voient confier la liaison Rodrigues-Maurice : super…

On nous attend à l’aéroport avec un  pick- up blanc rutilant, moi qui m’attendait à une vieille jeep toute pourrie ! Le temps est gris mais le peu que je vois du lagon laisse augurer des bleus verts magnifiques quand il fera beau… Nous arrivons assez vite chez notre relais rodriguais et faisons la connaissance de sa famille, dans un maison simple mais propre et décorée, ce qui ici témoigne probablement d’une certaine richesse. Les petites filles  timides pouffent et cachent leur visage dans leurs mains dès que je les regarde et mangent des yeux la montre et le pendentif éclatants qui ont été amené en cadeau. L’envie se lit sur leur visage mais elles restent polies et pensent n’en laisser rien paraître. Nous passons ensuite à table et dégustons un délicieux poulet au miel, recette typiquement rodriguaise, accompagnée de salade de papaye verte et autres crudités. Faisant un effort pour nous autres française attachées au traditionnel « entrée-plat-dessert », nous aurons même droit à des pêches au sirop.

C’est chargées comme des baudets que nous remontons à la voiture car les employés de l’hôtel qui  doivent commencer à se demander où on est passé !

Bien que le temps soit gris, l’hotel « le récif » fait son petit effet avec son toit rouge et sa vue imprenable sur le lagon. La plage est juste en bas et nous avons chacune un vrai palace, même si c’est un palace selon les critères locaux… j’ai une terrasse rien que pour moi, et j’y somnole avec délectation en sirotant une eau de coco glacée… La fatigue des semaines précédentes et le départ matinal ont vite raison de moi et je m’endors sur un lit assez grand pour y dormir complètement en travers. Je suis seule sans mon amoureux et sans mes chats alors la chambre, un peu grande pour moi tte seule, prend vite des allures de suite.

Quand j’émerge, c’est pour apprendre que mon amie a fait la connaissance d’un britannique (qui nous a appris que « anglais » ça n’est pas une nationalité…) nommé « Keith » qui loge dans le bungalow en contre bas et qui nous invite à prendre notre dîner en sa compagnie, le resto de l’hôtel étant en plein travaux. Nous dînerons donc sur sa terrasse et apprendrons qu’il travaille pour une société finlandaise qui essaye de développer le réseau de distribution d’eau potable à Rodrigues. Il nous parle, autour d’un apéritif improvisé, de sa carrière et de sa vie, qui a l’air d’avoir été bien remplie jusqu’ici. Il revient à peine de la Réunion et son expérience du tourisme a été désastreuse. Nous promettons de lui faire découvrir « le plus beau coin de l’île », le sud sauvage. Nous finissons par nous résoudre par regagner nos pénates, à bout de fatigue, et nous couchons tous respectivement à 21h30 comme si il était minuit passé !"